inazuma ya
terasu no tobira
hanhiraki
Éclair
la porte de la terrasse
est entre-ouverte
Il faut juste un peu d’espace pour que le paysage intérieur puisse s’éclairer.
Cet espace, le yukidō l’appelle la juste distance. Elle garantit la relation à soi comme à l’autre, une relation qui va de sensation interne à sensation interne, dans l’auto-accompagnement comme dans l’accompagnement d’autrui.
Il faut à l’extérieur la possibilité d’éclairer l’intérieur pour pouvoir le découvrir. Mais pas n’importe comment : le regard est sensible.
Sensible, cela veut dire être capable de régler le degré d’ouverture de l’attention portée à soi et à l’autre. Pas une fois pour toute, ni à n’importe quelle condition : la confiance doit être éclairée pour survivre et se prolonger.
Une telle confiance réciproque tient du miracle. Le contrat tacite est très vite brouillé. Les mots sont bruyants, la distance s’estompe, combat ou fermeture, réaction au lieu d'action.
Mais n’est-ce pas aussi cela que l’éclair vient mettre en lumière ? Une difficulté à régler la distance ? Comment ne pas se laisser déborder, ni intimider ?
Combien sont dociles ou fermés les "soignés", combien sont autoritaires ou peureux les "soignants" ? À moins que ce ne soit l’inverse ? Docilité et peur vont de concert autour des enjeux de santé, et ils sont si nombreux.
Laisser la porte entre-ouverte n’est jamais gagné. Mais dans cet espace de relation, l’éclair nous dirait sous la plume de Gérard de Nerval :
Souvent dans l'être obscur habite un Dieu caché ;
Et comme un œil naissant couvert par ses paupières,
Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres !