kaze no ko ni
segamarekeumo
komamegayu
Pour l’enfant enrhumé
essayer de le tenter
avec un gruau de petits haricots rouges
Quand le besoin s’éveille, l’appétit revient. Cette force plus forte que nous, plus forte que ce qui nous affecte, a besoin de se cacher parfois. L’être se met en sourdine, attend patiemment. Comme un œuf couvert par sa coquille, ou l’ours dans sa tanière, ou le bourgeon en préparation. C’est le branle-bas de combat, et pourtant, rien ne paraît, la surface est sans rides. Rien ne sert de tenter celui qui n’a pas faim, le plus recommandé des plats les plus simples n’y ferait rien. Akiko baisse les bras, sa sollicitude fait place à l’étonnement devant tant de détermination du corps de l’enfant.
Un jour, sans crier gare, ce sera l’éclosion du désir. La soif et la faim. Les aliments qui nourrissent le corps et le cœur, les odeurs qui enveloppent l’intérieur, le dedans qui réclame son dû.
Car la vie cherche la vie, elle prend son élan et jaillit loin dans l’espace et le temps, elle se dépêche lentement comme une nécessité toujours renouvelée.