En yukidō, la relation de soin se situe entre un accompagnant et un accompagné, elle consiste à « aller avec » de façon active mais non interventionniste. Par extension, accompagnement.
Désigne la personne qui accompagne pendant la pratique du mouvement régénérateur ou lors d’un soin yukidō. Par extension, l’accompagné.
Geste d'accompagnement exercé par la main permettant de répondre au besoin sensible de pression.
Impression sensorielle d'accompagnement. La main paraît « aspirer » les chaleurs ou froids, tensions, crampes, fourmillements, grésillements etc. et les acheminer à l’extérieur du corps en s'éloignant de lui.
La main qui accompagne se sent comme aspirée par la partie du corps en contact avec elle.
Accompagnement par ses propres mains ou par des moyens appartenant à la sphère domestique : soleil, eau, argile, plantes etc. Se distingue de l’automédicalisation et de l’automédication par la priorité donnée aux sensations et aux besoins sensibles pour guider le soin.
Travail collectif d’apprentissage qui fait appel à l’autodétermination et à l’auto-évaluation. Essentiel à la transmission du yukidō, cette démarche permet à chacun d'apprendre de tous sans avoir à imiter qui que ce soit.
Indication par la sensation interne tactile que l’organisme a été bousculé. La main en contact reste immobile un temps. Lorsque ce besoin prioritaire est comblé, les températures, consistances et mouvements sous-jacents peuvent alors exprimer leurs besoins sensibles et la main y répondre.
Pendant l'accompagnement, indication par la sensation interne de ce qui est bénéfique, nécessaire et suffisant à l’organisme, en termes de température, consistance et mouvement. Les besoins sensibles traduisent un impératif homéostatique.
Néologisme créé par l’auteur pour dépasser les termes contradictoires de « maladie bénigne ». Par extension : bonade, état associé à un symptôme régénérateur.
Terme qui fait référence aux travaux de Lévi-Strauss (2010 [1962]), repris par de Certeau (2012). Le bricolage est inhérent à l’art de faire au quotidien, sa créativité s’exerce avec les moyens du bord, par tâtonnements autant que par expérience.
Du latin conari, effort. Selon Spinoza (1999 [1677]), la capacité singulière de chaque être à persévérer pour conserver et augmenter sa puissance d’être.
Bergson (2012 [1907], p. 19) relie la conscience élargie à l’intuition et à « la continuité du flux de la vie intérieure ».
Concept introduit par Antonin Artaud dans « Pour en finir avec le jugement de Dieu » et repris par des philosophes (Deleuze et Guattari, Zourabichvili, Arsenie-Zamfir, Razac…). Il désigne un rapport sensitif au corps, fait de flux d’intensités qui s’affranchissent des limites anatomiques.
Impressions sensorielles d’accompagnement où la main semble ne pas pouvoir s’approcher à plus de quelques millimètres ou centimètres du corps sans« rebondir » sur un coussin d’air (élastique), d’huile (glissant) ou d’eau (plus ferme).
Impression sensorielle d’accompagnement où la main en contact semble tomber en s’enfonçant pour atteindre un fond.
Modèle ou plateforme à partir de laquelle travailler. Dans la relation de soin seitai, le daï est celui qui est accompagné.
La main perçoit le dégagement de telle ou telle sensation interne au fait de se sentir doucement écartée à quelques centimètres de la partie accompagnée.
Élimination de substances toxiques exogènes : toxicité environnementale, empoisonnement alimentaire, métaux lourds…
Élimination des toxines endogènes : déchets colloïdaux et cristalloïdes, acide urique, débris de cellules mortes…
À la maison, non savant, non didactique, non formel. Versus : savant, didactique, institutionnel.
Terme employé par les guérisseurs (magnétiseurs et rebouteux) pour dire à la fois ce qui agit dans leur toucher et ce qui les désigne comme aptes à soigner.
Concept élaboré par Henri Bergson qui oppose la notion de durée à celle de temps, et qu’il projette dans l’espace.
Image employée en yukidō pour illustrer de quelle manière la main contacte et paraît réfléchir une sensation interne à elle et à la partie touchée, en résonance et dialogue constants.
Terme proposé par Brissonnet (2011) pour enlever au terme effet placebo son côté magique et parfois dévalorisant. En l’absence de médicament ou d’intervention dont l’efficacité a été prouvée par des études en double-aveugle, l’amélioration des symptômes peut être due au contexte.
Organe, conduit, canal, orifice (principalement : foie, poumons, reins, intestins et peau) qui permet l’évacuation des déchets organiques.
Geste d’accompagnement où la main semble s’enfoncer sans rencontrer de résistance, jusqu'à ce qu'elle atteigne un fond.
Posture fondamentale en yukidō permettant de critiquer sans juger, et visant à situer plutôt qu’à comparer. Cette approche permet une réflexion critique créatrice.
Pratique élaborée par l’auteur en 2009 à partir de l’éveil des sensations et des muscles.
Pratique élaborée par les ateliers du Tilt à partir de 2008, essentielle dans le yukidō. Échauffement par lequel la sensation des muscles et chaînes musculaires indique peu à peu au corps entier leur besoin en mouvement et comment y répondre spontanément. L’organisme se dynamise et rééquilibre structurellement par ce processus.
Pratique élaborée par les ateliers du Tilt à partir de 2005, essentielle dans le yukidō. Échauffement par lequel la sensation interne la plus prégnante est accueillie inconditionnellement, pour la laisser mouvoir le corps en se positionnant spontanément selon ses besoins, et l’émouvoir au sens littéral du terme. L’organisme se sensibilise et rééquilibre fonctionnellement par ce processus.
Terme scientifique emprunté à l’anglais. Sensibilité à des stimuli venant de l’extérieur. Sensibilité externe.
Terme faisant référence à l’anthropologie théâtrale (Barba & Savarese 2005 [1991], 2008). L’accompagnement implique une conscience du temps et de l’espace différente de celle du quotidien, un « retournement » sensoriel qui semble les abolir, les étirer ou les rétrécir selon la nécessité du vécu.
Terme anatomique désignant le tissus conjonctif qui enveloppe muscles et organes. Les fascias portent différents noms selon leur densité fibreuse : aponévrose pour les muscles, périoste pour les os, péricarde pour le cœur, plèvre pour les poumons, méninges pour le cortex, périnèvre pour les nerfs etc. Par extension : fasciathérapie (Bois & Berger 1990).
Selon le yukidō, force organique qui mobilise les températures, consistances et mouvements internes au corps. Les flux se distinguent des fluides corporels en cela qu’ils les animent et modulent. Cette notion rejoint celle des « flux d’intensité » du Corps sans organes.
Sensation interne très particulière au corps en bonne santé, rappelant la température d’une brise légère, avec une souplesse où rien n’accroche et un mouvement régulier qui s’exprime en liberté. Le tout donne une impression d’équilibre qui s’ajuste facilement. C’est aussi la sensation interne des mains qui accompagnent, quand l’organisme a travaillé à sa juste mesure et qu’un certain réajustement s’est réalisé, localement ou globalement.
Geste d’accompagnement des fascias. La main contacte le fascia qui lui indique comment le faire glisser dans la direction imprimée par le choc à l’origine du déplacement ou de la compression, avant de revenir à sa place initiale, plus lentement.
Homéo : semblable ; rhèse : couler, flux. Tendance de l’organisme à poursuivre son développement ou s’adapter à son environnement pour parvenir à un certain état (pas nécessairement stable).
Homéo : semblable ; stasie : situation. Tendance de l’organisme à maintenir ou ramener les différentes constantes physiologiques (température, débit sanguin, tension artérielle, etc.) à des degrés qui ne s’écartent pas de la normale (source : TLF n.d.).
Concept utilisé en yukidō dans un sens épicurien et spinozien, désignant ce qui émerge comme étant la « perfection » à partir de laquelle on peut agir pour améliorer son sort. Par contraste, la transcendance ne se satisfait pas de ce qui est, elle place la réalité dans un « arrière monde » supérieur au monde d’ici bas, et que l’on cherche à atteindre.
Une fois contactée par le toucher de la sensation, la sensation interne du toucher chemine selon les fluctuations et déformations du Corps sans organes qui la font ressembler à une aberration sensorielle : impression que la main s’enfonce, gonfle, devient immense, se dissout etc.
Néologisme créé dans les ateliers du Tilt. De infra : au-dessous, plus bas. Désigne un ensemble d’éléments techniques sous-jacents à une pratique immanente, qui passent inaperçus au prime abord.
Terme scientifique emprunté à l’anglais. Sensation de la condition physique du corps en général et des viscères en particulier. Sensibilité interne.
Le yukidō émet l’hypothèse d’un involontaire qui serait au corps ce que l’inconscient est à l’esprit. Ce terme fait référence aux actions du système nerveux autonome et des systèmes endocrinien et immunitaire qui assurent les processus de régulation interne avec l’homéorhèse et l’homéostasie.
Intuition sensitive, terme utilisé dans les arts martiaux et le seitai. Pendant un soin yukidō, l'intuition sensitive s’éveille grâce aux sensations internes et se vérifie à chaque instant de l'accompagnement.
Mouvement régénérateur.
活 (katsu) vivre, régénérer – 元 (gen) source, origine –運 (un) porter,transporter – 動 (dō) mouvement. Littéralement : le mouvement qui régénère la vie à sa source.
Le katsugen undō se manifeste par l’extériorisation des mouvements involontaires et semi-involontaires nécessaires à l’organisme pour se rééquilibrer.
La méthode (de soin) du katsugen. Élément essentiel du yukidō, le katsugen sōhō consiste à accompagner activement par les mains les capacités d'auto-régénération de l'organisme pour qu'elles prennent toute leur envergure et aident à la guérison.
Terme intraduisible qui désigne aussi bien l'énergie vitale (au sens de vitalité) que le souffle, l'intuition, la prémonition... Orthographié Qi ou Chi en transcription du chinois. Son équivalent dans notre culture serait conatus et spiritus pour le latin, pneuma pour le grec.
Ce qui permet à l'action de s'accomplir au moment propice, avec une intensité adéquate et une distance ajustée.
機 (ki) : moment, 度 (do) : intensité, 間 (ma) : distance. Notion commune aux arts japonais et au seitai, reprise en yukidō.
Impression sensorielle d’accompagnement où le bord de la main en contact semble tomber en s’enfonçant pour atteindre un fond linéaire, droit ou incurvé.
Haruchika Noguchi parlait de main active et de main passive pour décrire leur rôle respectif pendant un soin en seitai sōhō. Le yukidō emploie le plus souvent les termes de main active et main assistante, ajoutant la notion de synergie à celle de complémentarité des mains.
Dans le cadre de nos ateliers de recherche et d’auto-apprentissage coopératif, stratégie élaborée collectivement pour expérimenter sous des angles différents un phénomène, par rapport à une question que l’on se pose.
Terme utilisé par Itsuo Tsuda pour traduire katsugen undo, sorte de « gymnastique de l'involontaire » qui permet un réajustement postural et spontané de l'organisme. Pratique essentielle dans le yukidō.
Vide d’intention. Innocent, sans ego.
無 (mu) le vide – 心 (shin, kokoro) cœur, centre, esprit. Littéralement : le vide dans le cœur-esprit. Notion fondamentale en seitai et dans les arts japonais en général, reprise en yukidō.
Nocebo
Ce terme a été inventé par Walter Kennedy en regard de celui de placebo. Substance inerte qui crée des effets indésirables chez le patient à qui elle est administrée.
Le seitai tel qu’il a été élaboré par son fondateur : Haruchika Noguchi.
Différent du « rien faire » mais proche du « laisser faire », le non-faire dans les arts orientaux a une connotation positive qui envisage l’action sous son aspect immanent.
Selon le yukidō, la normalité d’un terrain, d’une sensation, d’un comportement, est une estimation circonstanciée et subjective qui fait dire à la personne qu’elle se sent (ou perçoit autrui) dans la « normalité ». Par extension : normalisation, anormalité.
Selon Edgar Morin (2005), là où la pensée simplifiée cherche à résoudre les problèmes en simplifiant ses données, la pensée complexe déconstruit le compliqué, l’ambigu, ou l’inexplicable, en restituant aux données toutes leurs facettes.
Terme employé ici en tant qu'élément de la pensée sauvage.
Pour Lévi-Strauss (2010 [1962]), la pensée sauvage est présente en tout homme tant qu’elle n’a pas été cultivée et domestiquée à des « fins de rendement ». Lévi-Strauss puis Nathan (2012) la confrontent à la pensée savante, scientifique. Ces deux pensées sont mises en regard en yukidō avec ce que l’on pourrait appeler une pensée domestique, qui développe un savoir au quotidien toujours renouvelé, sans cesse mis à l'épreuve du réel et qui doit se réinventer à chaque instant pour s'adapter aux conditions et circonstances.
Substance inerte présentée au patient comme pouvant améliorer un symptôme. Par extension : effet placebo, et plus largement, effet contextuel.
Expression imagée pour désigner en yukidō une contracture des muscles (lumbago, torticolis etc.) qui immobilise un temps une partie du corps, empêchant par la douleur les
mouvements qui lui seraient néfastes. Constante lors des mouvements, la douleur cesse en position antalgique. Le processus perdure le temps nécessaire au corps pour se rétablir.
Désigne en seitai un endroit du dos, souvent près de la colonne vertébrale, qui devient tendu, engourdi et plus ou moins douloureux, de manière récurrente, sous l’effet de la fatigue accumulée, physique, mentale ou émotionnelle.
Désigne toutes les pratiques qui se placent dans l’instantanéité de l’acte : improvisation artistique, composition instantanée..., mais aussi mouvement régénérateur, éveil des sensations et des muscles.
Techniques et méthodes qui sollicitent, chacune à sa manière, l’involontaire : la transe, le cri primal, la bio-énergie et le mouvement régénérateur pour exemples.
Techniques et méthodes qui sollicitent, chacune à sa façon, le spontané : techniques d’improvisation artistique, éveil des sensations et des muscles pour exemples.
Pendant l’accompagnement, la main perçoit les besoins de pression et rencontre le plein. Les glissé, appui, enfoncement par exemple sont suivis du : retour du glissé, rebond, dégagement selon que la main revient en place, rebondit ou s’éloigne.
Pendant l’accompagnement, la main perçoit les besoins de pression et rencontre le vide. Aspiration du vide, creux et ligne en creux se comblent en ramenant la main en surface par une poussée douce qui vient du fond contacté.
La pression exercée révèle ou apaise les sensations internes rencontrées.
Elles sont exercées par la main entière ou seulement une partie, voire le bout des doigts.
Problématiser un fait, un événement ou une question, c’est en faire émerger des questionnements qui lui rendent sa complexité et permettent une ouverture. Terme employé par Paulo Freire comme outil de conscientisation, puis par Foucault, Deleuze et Guattari comme outil d'analyse de la complexité du réel.
Du latin proprius : qui appartient à, et capere : recueillir (Vulgaris médical). Recueillir ce qui appartient à soi, ou à l’autre. Perception interne.
Perception qu’a l’homme de son propre corps, par les sensations kinesthésiques et posturales en relation avec la situation du corps par rapport à l’intensité de l’attraction terrestre. « Les données de la proprioception sont sensorielles et proviennent des trois sources suivantes : tactile (…), kinesthésiques [sic] (…), labyrinthique. L’accumulation des données de la proprioception fournit à l’être humain son schéma corporel » (Lar. encyclop. Suppl. 1968). (TLFn.d.)
En rapport avec la sensibilité du système nerveux : informations provenant des fascias, muscles, articulations et os... La sensibilité proprioceptive complète les sensibilités intéroceptive (qui concerne les viscères), extéroceptive (qui concerne la peau) et celle des organes des sens. Elle permet d’avoir conscience de la position et des mouvements de chaque segment du corps (position d’un doigt par rapport aux autres, par exemple) et donne au système nerveux, de façon inconsciente, les informations nécessaires à l’ajustement des contractions musculaires pour les mouvements et le maintien des postures et de l’équilibre. (Lar. encyclop. Suppl. 1968). (TLFn.d.)
Premier. Delassus (2005a; 2005b) appelait proto-regard le premier regard (dans le temps et/ou en intensité et profondeur) que le nouveau-né porte à sa mère ou à la personne près de lui. Par extension, le yukidō emploie les termes : proto-toucher, proto-sens.
Effet de rééquilibrage spontané de la posture, induit par l’involontaire pendant et à la suite d'un (auto-)accompagnement.
Retour de l’appui à la suite d'une pression exercée par la main qui accompagne.
Remettre bout à bout ce qui a été démis. Le reboutage n'est pas limité aux articulations mais s'adresse à tout ce qui concerne la structure organique, pour favoriser son fonctionnement.
Terme utilisé en seitai puis repris en yukidō. Regain ponctuel de sensations, pas forcément agréables mais souvent nécessaires à l'organisme pour percevoir l'anormalité de son état et mettre en place des stratégies de normalisation. Ce regain va de pair avec la capacité retrouvée de l'organisme à percevoir ses sensations internes et les besoins sensibles qu’elles expriment.
Selon Hartmut Rosa (2013), les axes de résonance (terme employé par le physicien et théoricien de l’art Richard Taylor) permettent un lien sensoriel entre soi et le monde, dans un sens opposé à celui de l’aliénation. Le toucher de la sensation semble permettre à la main, comme à l’organisme accompagné, d’entrer mutuellement en résonance.
Perception qui donne une appréciation et une interprétation du senti : agréable ou désagréable, bon ou mauvais, exacerbant ou lénifiant, structurant ou déstructurant…
Retour d’un appui, d’un glissé, d’un enfoncement que la main perçoit et accompagne (autant que l’aller).
Terme employé ici dans son sens anthropologique, regroupant un acquis spontané et un savoir qui se dit dicté par les lois de la nature comme du monde invisible.
Se dit d’une théorie, pratique ou technique enseignées de manière didactique, difficiles d’accès, réservée aux érudits.
Savoir et savoir-faire non didactiques, élaborés par l’expérience et de façon empirique. Il se transmet par imprégnation plus qu’il ne s’enseigne. Les sensations, étant à la fois subjectives et objectivables, individuelles et reconnaissables d'une personne à l'autre, permettent l’élaboration (seul ou à plusieurs) d’un savoir domestique. L’auteur situe ce dernier entre le savoir sauvage et le savoir savant.
Le corps réajusté, accordé.
整 (sei) organiser, régler, arranger – 体 (tai) le corps. Itsuo Tsuda disait aussi que dans seitai on entend : 勢 (seit) posture – 合 (ai) harmonie : l’harmonie de la posture.
Le seitai est à la fois un art de vivre, une philosophie et un art du soin qui vise l'autonomie, la liberté et la créativité. Par extension : « (se) seitaïser».
Terme initié par Andréine Bel pour qualifier le katsugen sōhō, cette partie du seitai accessible à tout un chacun et en lien avec l'involontaire et les sensations internes. Le seitai domestique puise son savoir dans l' « intelligence » de l'organisme.
La méthode, technique savante du seitai.
整 (sei) organiser, régler, arranger – 体 (tai) le corps – 操 (sō) manipulation – 法 (hō) technique.
Désigne les mouvements qui se déclenchent involontairement mais que l’on peut selon les cas faciliter, solliciter, arrêter ou modifier à volonté (bâillement, éternuement, sommeil paradoxal, tremblements… et mouvement régénérateur). Ils sont à discerner des réflexes et mouvements végétatifs totalement involontaires, sur lesquels la volonté n’a pas d’emprise.
Sensation transmise par les organes sensoriels périphériques et se rapportant à des objets extérieurs. https://www.cnrtl.fr/definition/sensation
Sensation que le sujet rapporte à son corps, à une partie de son organisme. https://www.cnrtl.fr/definition/sensation
La sensibilité proprioceptive est rendue possible par l’existence de récepteurs microscopiques, les propriocepteurs situés dans les muscles (fuseaux neuromusculaires) et leurs tendons (organes tendineux de Golgi), dans les ligaments des articulations, dans la peau de la paume des mains et de la plante des pieds (corpuscules profonds de Paccioni). Ces récepteurs sont sensibles à l’étirement ou à la pression. Des fibres nerveuses en partent, qui cheminent dans les nerfs et parviennent à la moelle épinière, où elles forment deux
sortes de faisceaux de substance blanche : cordons postérieurs se terminant dans le cortex cérébral (lobes pariétaux) pour la voie consciente, faisceaux spinocérébelleux se terminant dans le cervelet pour la voie inconsciente. (Extraits du Larousse médical, www.larousse.fr/encyclopedie/medical/proprioceptif/15559)
Le senti correspond en yukidō à la perception des cinq sens, mais aussi du sens vestibulaire de l'oreille interne (pour le positionnement dans l'espace), des nocicepteurs (pour la douleur), des thermorécepteurs (pour la température) et de son propre niveau de tension musculaire, ou de son tonus (pour le mouvement). Le senti résulte de l’extéroception (cutanée), de la proprioception (interne au corps) et de l’intéroception (qui concerne plus particulièrement les viscères et vaisseaux).
Celui qui agit. Dans la relation de soin seitai, il désigne celui qui accompagne.
Notion en rapport avec le savoir domestique, prendre soin de soi ou d’autrui (comme) à la maison, à partir d’un savoir empirique, expérimental et non didactique basé sur les sensations.
Pratique de soin fondée par Hashimoto Keizo (1897-1993).
操 (sō) manipulation, 体 (tai) corps. La construction du mot est inverse de taisō, suggérant une approche du mouvement qui va dans le sens aisé indiqué par le corps, au contraire d'une technique qui cherche à dépasser les limites douloureuses.
Art de vivre et philosophie utilisant les principes du sōtai.
Terme employé en yukidō pour désigner une action ou attitude à l’interface entre le volontaire et l’involontaire.
Exercices corporels. Terme générique utilisé par différentes disciplines japonaises.
体 (tai) le corps – 操 (sō) utiliser, opérer, manipuler.
L'auteur distingue trois sortes de taisō. Les taisō techniques sont enseignés et reproduits pendant une pratique de seitai sōhō : chaque maître de seitai a élaboré ses propres taisō. Les taisō involontaires s’élaborent d’eux-mêmes en répondant aux besoins sensibles de l’organisme pendant une pratique de katsugen undō (mouvement régénérateur). Enfin les taisō spontanés se manifestent pendant l’éveil des sensations.
Cœur du ciel pur, non-agir.
天 (ten) ciel, paradis, Dieu – 心 (shinkokoro) cœur, centre, esprit. Littéralement : centre du ciel.
Terme utilisé en aïkido avec la notion d’esprit calme, et repris en seitai puis en yukidō. Selon ItsuoTsuda : « État d’esprit de non-faire comparable à un ciel sans nuages ».
Pour le yukidō, ensemble des données fournies par les températures, consistances et mouvements internes, reflétant le travail de l’organisme à maintenir son homéostasie.
Association ayant pour objet la recherche, l’improvisation et la création artistique.
Désigne en yukidō le contact entre deux sensations externes, celle de la main avec celle de la partie touchée. La main entre en contact avec la forme, la température, la consistance et le mouvement des organes, ainsi que de les fluides corporels (principalement sang et lymphe). Elle perçoit ainsi les pouls, péristaltisme, forme et emplacement des organes, résistance des tissus etc.
Désigne en yukidō le contact entre deux sensations internes, celle de la main avec celle de la partie accompagnée. La main fait abstraction des sensations externes à elle pour percevoir la température, la consistance et le mouvement internes des flux qui animent les organes et fluides corporels.
Terme proposé en écho à Delassus (2005a ; 2005b), qui parle de « regard de la totalité » pour qualifier le proto-regard à la naissance du bébé. Le toucher de la totalité qualifie le proto-toucher : il est immanent, neuf et unique à chaque instant, en adéquation spontanée avec ce qui est touché et l'environnement. L’attention non velléitaire est portée à « ce qui se passe » et non à ce qui est supposé « passer » d’une personne à l’autre.
En yukidō, le toucher élargi fait référence à la conscience élargie de Bergson. Il permet au praticien à main nue de contacter tissus profonds, fluides et organes. Lorsque le toucher élargi se situe dans la sensation interne et dans la durée, la main devient capable de percevoir les flux qui animent les organes.
Doctrine philosophique qui pose l’existence d’un principe vital distinct à la fois de l’âme et de l’organisme, et qui fait dépendre de lui toutes les actions organiques.(Larousse, www.larousse.fr/dictionnaires/francais/vitalisme/82239)
Doctrine selon laquelle les phénomènes de la vie sont irréductibles aux phénomènes physico-chimiques et manifestent une force vitale irréductible aux forces de la matière inerte. (TLF n.d.)
Notion non reprise en yukidō.
Concept chinois taoïste, qui peut être traduit par non-agir ou non intervention.
無 (wu) une action d’une multitude d’hommes sur une forêt ; déboisement. Prend le sens de négation.
爲 (wei) faire, pratiquer, agir, agir en qualité de. (Source : Posture et Shiatsu, mémoire de T. Lambert rédigé au cours de sa formation auprès de l'ARTEC)
La plénitude du ki. 愉 (yu) la joie – 気 (ki).
La pratique du yuki.
La voie du ki joyeux.