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Le savoir

July 2020
座右の書 としての一冊 夜の秋
zayuu no sho
toshite no isatsu
yoru no aki
Mon vade mecum –
en un seul volume
automne de la nuit

Akiko Noguchi

Rassembler en un livre le savoir, le garder à portée de mains : même à l’automne de la vie, le savoir doit rester accessible et s’enrichir, source inépuisable de créativité.

Le savoir se conteste, se construit et déconstruit, s’argumente, il est l’expression du mouvement de la pensée. Il combat les affirmations, bouleverse les certitudes, c’est le retour à la page 1, il est celui qui interroge. Jamais universel, le savoir ausculte pour mieux voir, morcelle pour mieux rassembler. Il est indispensable à la liberté.

Un  vade-mecum se construit mot à mot. Les mots révèlent.

Ils révèlent sensations et émotions, cette interface entre soi et le monde. Ils illustrent le profond et le superficiel, le corps et l'esprit, les deux faces d’une même pièce.

Le mot n’est pas la sensation qu’il nomme, il est sa récompense. L’engourdissement s’imagine froid et immobile, mais il se découvre chaud et stagnant, brûlant et grésillant, ou tiède et picotant… L’attention que l’on porte à l’engourdissement le fait se dégourdir peu à peu : crampes, torsions, piqûres le transforment durablement. Dans ce corps-à-corps qu’est l’accompagnement, la main part en voyage nocturne.

La structure du corps s’articule comme la voûte céleste, tendue entre l’espace et le temps. Sortir les mots de leur gangue, c’est les prendre pour ce qu’ils sont : des milliards de galaxies pour dire la beauté du monde. Des milliards de cellules pour maintenir la structure qui nous anime.

Mon vade-mecum, à l’automne de la nuit, c’est mon corps…

Andréine Bel