Certaines interruptions dans le flux de la santé ont un statut spécial : la crise vient et s’en va sans causer le moindre tord à l’organisme. Une fois passée, le renouveau se manifeste lors de la convalescence. Le corps semble redevenir « tout neuf ».
Le paradoxe est tangible : lumbago, tendinite, allergie, sinusite, crampes, tétanie, spasmophilie, migraine, acouphènes, etc. sont des affections bénignes mais leur paroxysme n’offre aucun moment de répit. Entre douleur et faiblesse, la personne en arrive à ne plus savoir que faire d’elle-même.
Les médicaments font taire douleur et symptôme, mais ils ne guérissent pas l’affection, qui n’attendra qu’une prochaine occasion pour délester le corps de ce qui l’encombre. Il suffit d’un déclencheur : une grande fatigue, un stress, un choc ou une chute, et c’est la « resensibilisation » de l’organisme à ses besoins.
Observer une vertèbre ou un tendon fatigués par des mouvements répétitifs et/ou en porte-à-faux : ils sont froids et douloureux. Ils s’engourdissent pour se protéger de toute nouvelle agression. Leur besoin est d’être réchauffés et immobilisés dans un premier temps, ce qu’ils font grâce à l’inflammation. La main qui les accompagne devient d’abord froide et engourdie, puis brûlante et picotante, avant de pouvoir exercer la moindre pression ou mise en tension.
La cause d’une allergie respiratoire est l’engourdissement des sinus hypersensibles. Pour défaire l’engourdissement réveillé par les allergènes, picotements, échauffement et démangeaisons sont une première mise en mouvement interne. La main peut accompagner le processus : elle refroidit, s’engourdit, puis s’échauffe. Percevant en elle les pressions et tensions internes à l’origine de l’engourdissement, l’accompagnant exerce les pressions et mises en tension adéquates. L’engourdissement se défait peu à peu, et l’allergie diminue. Elle est devenue moins nécessaire.
Les crampes veillent au tonus de l’organisme, tétanie et spasmophilie prennent soin autant que faire se peut de son équilibre nerveux. Les migraines veillent aux tensions et toxines du cerveau – quand ce n’est pas celles du foie.
Une double stratégie se met en place dans l’organisme : se protéger quand sa tolérance est dépassée, et contrôler cette protection pour qu’elle ne devienne pas dommageable en elle-même.
Comment aider le corps dans son travail de sauvegarde? Il est légitime de vouloir ne plus avoir mal avant toute chose, mais l’organisme reste incompris dans ses besoins.
La nouvelle branche du prunier porte des fleurs, gardons-nous de la couper !
Andréine Bel