Comment pour le peintre savoir que son tableau est fini ? Pour le parfumeur quand la fragrance singulière apparaît ? Pour le cuisinier quand différentes saveurs en conçoivent une nouvelle ?
Cette exaltation laisse éclore ce qui n’est pas encore. Comment pour la main savoir quand l’accompagnement s’accomplit ?
Le lapin de neige pourra fondre mais les baies resteront un temps, puis disparaîtront à leur tour. La lente construction est vouée à se défaire sans cesse pour laisser la vie se reconstruire. La touche finale reviendra encore et encore. Celle de l’accompagnement est une contemplation où l’action a fini son œuvre et lui échappe pour mieux créer et cheminer.
Bien sûr la fraîcheur est là, les mains la perçoivent à son rythme doux et régulier. Mais cette fraîcheur est une aube. Non pas que cette promesse sache vraiment comment faire ni où aller – les dés seraient pipés.
Cette promesse est trop vaste pour se laisser enfermer, trop fine pour ne pas voir les interstices. Elle se glisse sans heurt dans les replis du monde.
La touche finale a trois petits points…