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La souplesse

February 2020
湖畔にも 風の道あり 猫柳
kohan ni mo
kaze no michi ari
nekoyanagi
Au bord du lac
une voie pour le vent
les saules blancs

Akiko Noguchi

On mesure la souplesse d’un organisme à l’amplitude entre son état de tension et celui de détente. Plus l’amplitude est grande, plus on est souple. C’est l’exemple de l’élastique en grande forme : on peut tirer dessus et le relâcher sans que cela lui pose problème, dans une certaine mesure bien sûr.

Une tension musculaire incapable de se détendre raidit la personne. Une détente incapable de se contracter le rend mou. Entre ces deux extrêmes, le curseur chemine au gré de la vie et de l’âge.

Avec la raideur, s’installent la dureté et le manque de flexibilité. Avec la mollesse, le manque de résistance et l’hyperlaxité. Dans un même organisme, les deux excès peuvent cohabiter, peut-être pour trouver malgré tout un équilibre.

La fatigue refroidit l’organisme, ralentit les réflexes, le raidit. L’agitation le surchauffe. On se retrouve avec la tête chaude et les pieds froids, à l’inverse d’un organisme souple. Comment retourner la tendance ?

C’est par le troisième paramètre de la sensation interne que l’on peut agir : le mouvement.

Même immobile, notre organisme bouge de l’intérieur, constamment : nos systèmes endocrinien, sanguin, nerveux..., sont en action. Il faut tout cela pour que l’homéostasie du corps se maintienne. L’intérieur se met à dialoguer avec l’extérieur, en une adaptation constante. Même endormis nous bougeons. Nos réflexes involontaires veillent sur nous, nos gestes spontanés nous rendent créatifs et nos apprentissages volontaires améliorent nos performances.

Le mouvement circule en nous et à travers nous. Ne pas attendre d’être souple pour bouger : c’est en bougeant que l’on retrouve cette voie pour le vent...

Andréine Bel